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Paroles d’acteurs
"Quand on nous dit que les citoyens ne veulent pas qu’on coupe un arbre, c’est faux ! Quand on explique, personne ne s’oppose par principe à la coupe d’arbres. On est tous utilisateurs de bois ! Le citoyen est tout-à-fait prêt à accepter une gestion irrégulière vue qu’elle permet de préserver les paysages, la biodiversité et la qualité des sols. Mais cette gestion alternative ne se développe pas. Il y a un frein incompréhensible."
Lucienne Haèse, co-gérante du groupement forestier de sauvegarde des feuillus du Morvan.
" Nous avions envie de travailler avec du feuillu et de gérer l’approvisionnement. Nous avons donc acheté 110 m3 de bois local à un gestionnaire forestier qui travaille dans le respect de la forêt. Cela nous a permis de faire trois chantiers avec du chêne, de l’accacia, du douglas et du cèdre. C’est passionnant, compliqué et aléatoire. Si nous voulons du bois de qualité, nous devons réserver les coupes en amont puis laisser le temps du chantier forestier et du ressyage du bois. Pour que tout cela soit possible, il faut que les clients ne s’y prennent pas à la dernière miinute et que nous connaissions nos chantiers un an à l’avance."
Christophe Quichez, charpentier de la Scop La BoisBoîte en Ariège.
" Le cheval n’est pas là pour aller seulement là où le tracteur ne peut passer ; de même il n’est pas là pour entretenir une forêt monospécifique qui finira en coupe rase. C’est avant tout un choix de vie "politique" et un engagement".
Lolo, bûcheron-charpentier, communauté Longo Maï de Treynas en Ardèche.
"Moi, je travaille en filière courte et je ne suis pas plus cher que l’industrie. Je peux arriver à un prix de 250 €/m3 de charpente de Douglas alors que, dans le commerce, on va trouver du Douglas à 340 €. En plus, je sais d’où vient le bois !"
Etienne Lescure, scieur-mobile, Scierie mobile du haut languedoc dans le Tarn.
"L’industrie du bois considère de plus en plus la forêt comme "hors-sol". L’exploitation forestière est comparable à de l’agriculture intensive. Mais ne pas s’appuyer sur les processus naturels, c’est rendre la forêt dépendante, ce qui implique fragilité aux vents, engrais, sensibilité aux maladies...A long terme, c’est une logique qui coûte cher."
Gaëtan du Bus, gestionnaire forestier indépendant, initiateur du RAF.
"Pas besoin de chercher dans cette affaire une dimension de profits fous, la réalité, c’est qu’il y a plein de gens sincères dans la filière qui ne savent plus comment faire autrement,. Il faut accompagner les exploitants endettés vers une redéfinition de leur métier dans laquelle ils seront plus heureux et où leurs qualités d’observation seront pleinement utilisées. Pour cela, nous nous efforçons de faire évoluer le récit de la légitimité, pour que celui qui reste dans une logique productiviste se sente gêné, mal à l’aise face au regard de l’opinion publique."
Elie Kongs, Syndicat de la montagne limousine
Paroles des participants aux rencontres alternatives forestières :
- A propos de l’implication citoyenne dans la gestion forestière (Rencontre 7) :
"Il est difficile de vivre correctement en faisant du bois de chauffage...ce qui n’empêche pas d’être inventif !" "Le statut juridique est-il la priorité ? Ne faut-il pas travailler sur le groupe, rassembler, faire des exemples d’abord ? On adaptera le statut au projet ensuite." - A propos de la viabilité des travaux forestiers de qualité ( Rencontre 8) :
" C’est le mélange intelligent des techniques qui est formidable." " Il faut trouver l’équilibre, c’est la loi de la nature à tous les niveaux." - A propos des engagements collectifs en faveur de la forêt (Rencontre 9) :
"Travailler en filière courte nécessite d’avoir des maillons-clés, avec une bonne qualité de savoir-faire à chaque étape." "Suivre concrètement l’itinéraire d’un bois depuis la forêt jusqu’à son usage final, c’est très formateur, c’est remettre du lien entre les professionnels et les citoyens usagers." "Pourrait-on se pencher sur les méthodes qui permettent aux opérateurs forestiers/transformateurs de définir un prix/rémunération équitable pour tous ? "
Paroles des acteurs de collectifs à la rencontre "Construisons Ensemble" en mai 2015 :
- Le RAF, c’est : "faire changer les postulats sur la forêt", "des utopies sociales appliquées à la forêt", "le catalyseur d’alternatives crédibles à la "pensée unique" forestière", " des rencontres qui donnent des ailes", "un lieu d’échanges et de construction, une source d’inspiration", " un mélange (d)étonnantes personnalités très diverses", "le terrain pour nos initiatives", "un lieu où les forestiers se sentent libres d’exprimer leurs souffrances et leur colère et d’imaginer un futur désirable", "une plate-forme humaine, du conseil, des appuis, la facilitation, le partage d’expériences et des questions"